MURIEL, PRÉPARATRICE ET ESTHÉTICIENNE
Muriel n'est pas seulement préparatrice en Pharmacie, elle est aussi esthéticienne et exerce actuellement ces deux métiers dans une officine, en Lozère. Diplômée en 1993 au centre de formation de Toulouse, elle ne passera son CAP d'esthétique qu'en 2005, grâce à un Congé Individuel de Formation (CIF). Alors que sa première demande est refusée par ses employeurs, elle leur expose ses motivations et les perspectives de cette double compétence au sein de leur entreprise. Se laissant convaincre, il ne lui laisse pourtant que six mois pour obtenir son diplôme. Voila que le challenge est relevé.  
 
« Absente une semaine sur trois à l'officine pour aller au centre de formation, je n'assistais qu'aux cours pratiques, la théorie m'étant dispensée grâce à ma formation précédente, tendis le reste du temps, j'allais en institut m'exercer. Et le week-end, ce sont mes proches à qui je procurais des soins, toujours pour m’entraîner au métier. » 
 
Acceptée directement en milieu de deuxième année, la future esthéticienne devra donc rattraper en cinq mois tous les cours dispensés durant la formation, ce qu'elle fit avec brio puisqu'elle est reçue après avoir passé l'examen en candidat libre, en juin de la même année.  
 
Très vite, elle a enchaîné stages et formations, et en majorité sur son temps libre ; chez L’Oréal, Avène ou encore Sanoflore, certains axés sur le maquillage, d'autres la colorimétries, la chrono-diététique ou l'oncologie. Cette expertise lui permet aujourd'hui d'arriver devant les rayons et de connaître les textures, les odeurs et la majorité des actifs, ce qui lui permet de se rapprocher au plus près des besoins et désirs des patients. 
 
« Je me suis aperçu que la pharmacie était un lieu plus à la portée de celles et de ceux qui n'auraient jamais poussé les portes d'un institut en temps normal. J'apprends à mes patients à s'occuper d'eux, j'ai partagé avec eux ce que l'on m'a enseigné, tout simplement. Et avec le temps, mes soins esthétiques sont devenus plus médicaux : aider quelqu'un qui a un souci de peau, une tache de naissance ou après une chimiothérapie... » 
 
Face à l'évidence, les soins proposés par Muriel étant rentables, cette dernière demande à ses employeurs une augmentation. Ceux ci sauront être reconnaissant, puisqu'ils lui octroient le statut de cadre en pharmacie (Coef 400).  
 
« Un simple conseil peut me prendre du temps, comme tout passionné, j'explique le pourquoi de certains symptômes ou des réactions de la peau, le choix d'un fond de teint ou d'une simple poudre... Je propose un essai sur un demi visage en cas d'hésitation ou montre tout simplement mes mains qui sont comme une palette de peintre. » 
 
En collaboration avec les laboratoires, Muriel organise aujourd'hui des animations à thème : le maquillage rajeunissant, l'acné et l'adolescent, ou tout simplement la découverte de produits. Le tout est organisé en amont avec les commerciales, où la préparatrice/esthéticienne prépare avec eux la mise en avant de l'événement qui est annoncé un mois avant à l’officine.  
 
« Après la prise de rendez-vous pour un mini-soin, j'installe la patiente et lui fait découvrir une quinzaine de produits du laboratoire, tout en gardant un ordre logique : Lait , lotion, gommage, modelage et enfin masque. Pendant la pose de ce dernier, je leur fais un récapitulatif d'un soin idéal, un bilan de leurs habitudes. Dès lors que j'ai touché et évalué leurs besoins, je leur écris ce que j'appelle une ordonnance beauté. » 
 
Aujourd'hui, en plus des soins qu'elle prodigue, Muriel s'active aussi à former les préparatrices titulaires d'un CQP pour leur permettre de compléter leur formation.  
 
« Ma motivation ? Transmettre ce que je sais, obtenir la satisfaction des clients, les traiter comme j'aimerais l'être, et le tout, avec modestie. Les patients sont toujours de belles rencontres, avec leurs préoccupations, leurs angoisses, leurs joies mais aussi leurs peines. Et pour tout ça, je me dis que j'ai de la chance de faire le métier que je fais. »